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La véritable
origine des évangiles des Eglises Chrétiennes
Le mot "Evangile" vient du grec "Euaggelion" qui
veut dire "bonne nouvelle". Cependant, il y a déjà une
première chose à dire concernant ces évangiles
: ils sont tous "selon" quelqu'un, selon Matthieu, selon
Marc, selon Luc, selon Jean. Nous n'avons aucune certitude concernant
l'identité de leurs auteurs.
Une deuxième chose maintenant : le clergé chrétien
aime faire croire que lorsqu'on parle des évangiles il s'agit
d'une rédaction unique à partir de textes initiaux.
Dommage pour eux, mais c'est entièrement faux ! Les textes
ont été remaniés, et encore une fois remaniés,
manipulés et de nouveau manipulés. Le fait est facilement
démontré par les exégètes qui se sont
penchés sur ces textes-là, mais le clergé chrétien
continue à camoufler habilement cette information... on
le comprend, que soit connue la vérité à ce
sujet... ce ne serait pas vraiment "une bonne nouvelle" pour
lui, mais bien plutôt la plus épouvantable
des nouvelles !
Citons à ce sujet l'intéressant ouvrage du Père
Kannengiesser : "Foi en la résurrection, résurrection
de la foi" (1974), où il écrit : « il
ne faut pas prendre au pied de la lettre les faits concernant Jésus
rapportés par les Evangiles qui ne sont que des œuvres
de circonstance ou de combats [dont les rédacteurs ...]
consignent par écrit les traditions de leurs communautés
concernant Jésus ».
Fort intéressant, en tenant compte, en plus, du fait qu'aucun
des auteurs des Evangiles n'a été témoin oculaire
de ce qu'il a écrit, aucun ! Kannengiesser parle de "combats",
pourquoi ? Parce que les Evangiles sont un tri de textes, un assemblage
de textes, fait dans un contexte particulier et spécialement
dans le contexte d'une lutte entre communautés chrétiennes,
entre Judéo-chrétiens et Pauliniens (les
disciples de Paul).
Les textes évangéliques que nous possédons
aujourd'hui ont comme base une remise à jour effectuée
100 ans après la mort de Jésus, et ceci après
déjà des remaniements suivant d'autres remaniements...
le tout opéré à partir de différentes
sources (... au pluriel s'il vous plaît !)
Ces évangiles ne sont pas les premiers documents chrétiens
! Par exemple l'Epître de Paul "aux Thessaloniciens" leur
est antérieure d'au moins 50 ans. Et il faut noter que Paul était
jugé par ses contemporains comme quelqu'un qui avait trahi
la pensée de Jésus. Tous les Apôtres l'ont
considéré comme un traître, pourtant c'est
Paul qui va être le grand bâtisseur, le fondateur
du Christianisme tel que nous le connaissons encore aujourd'hui
!
Ce christianisme ne serait pas actuellement ce qu'il
est et les Evangiles ne seraient pas non plus ce qu'ils
sont,
sans
Paul
et, plus tard dans le temps, sans l'empereur Constantin.
Il faut le dire - même si c'est avec un réel et profond
regret que nous le disons - cette Religion, ses quatre Evangiles,
la plupart des textes formant le "Nouveau Testament"...
tout cet ensemble constitue une trahison permanente de la pensée
de Jésus.
Il n'existe aucun témoignage qui soit daté d'avant
140 et qui relaterait l'existence d'une quelconque collection
d'écrits évangéliques. C'est vers 170,
d'après l'évaluation de T.O.B. (Traduction Œcuménique
de la Bible), qu'est apparu un statut canonique pour
ces quatre évangiles.
T.O.B. dit très clairement que les textes évangéliques
s'adaptaient « aux divers milieux... », répondaient « aux
besoins des églises... », exprimaient « une
réflexion sur
l'Ecriture... » et répliquaient « ...même à l'occasion
aux arguments des adversaires, et » [qu'ils
avaient] « recueilli
et mis par écrit, selon leurs perspectives propres,
ce qui leurs était donné par les traditions
orales » !
En d'autres termes, dans ces textes, on a de très
nombreuses fois trié, recueilli, sélectionné et
souvent modifié... et ceci, toujours selon les "besoins" et "les
perspectives propres" ! Néanmoins, au concile "Vatican
II" (Rome, 1962-65),
concile ouvert sous la Présidence de Jean XXIII
- celui que les chrétiens de l'époque aimaient
appeler "le
Bon pape Jean" - les cardinaux constituant cet aréopage,
tous ces grands spécialistes du mensonge, ont
pu comme à leur
habitude c'est à dire sans aucun complexe, conclure
leurs travaux en déclarant à la face du
monde... mais sans rire le moins du monde :
«
L'Eglise [...] affirme, sans hésiter, l'historicité des
4 évangiles qui transmettent fidèlement
ce que Jésus,
le fils de Dieu, durant sa vie parmi les hommes, a réellement
fait et enseigné pour leur salut éternel
jusqu 'au jour où il fut enlevé au ciel
[...] ».
C'est faux...
une fois encore, mais là, le mensonge est
particulièrement grotesque, en plus ! Voyons de près
ce qu'il en est :
Concernant Matthieu, il est de plus en plus souvent
admis qu'il ne s'agissait nullement d'un compagnon
de Jésus, que l'auteur était
juif, qu'il utilisait un vocabulaire palestinien et que le texte était
rédigé en grec ; on a également découvert
que l'auteur appartenait à une communauté judéo-chrétienne,
et qu'il était en rupture avec le Judaïsme.
Concernant Marc, ce n'est pas le livre d'un apôtre, mais
le récit de quelqu'un qui était probablement le disciple
d'un apôtre (ça fait une nuance !). Il y a beaucoup
de latinismes dans son texte, donc il pourrait, selon les hypothèses,
avoir été écrit à Rome. Ce texte s'adresse à des
chrétiens qui ne vivent pas en Palestine.
Concernant Luc, Kannengiesser dit par exemple
la chose suivante :
«
Luc est le plus sensible et le plus littéraire, il présente
toutes les qualités d'un vrai romancier », son évangile
est écrit en grec classique, sans barbarismes. T.O.B. dit
: « le souci premier de Luc n 'est pas de décrire
les faits dans leur exactitude matérielle ».
Enfin concernant Jean, les opinions les plus diverses
sont émises.
T.O.B dit que : « tout porte à croire que le texte
actuellement divulgué eut plusieurs auteurs ». D'autres
pensent que des additions ultérieures y ont été apportées.
Il règne une totale confusion quand à savoir qui
est derrière le (ou les) présumé(s) "auteur(s)" de
cet évangile. De toutes façons ici comme pour les
trois autres on est devant l'inconnu concernant le (ou les) rédacteur(s),
du coup on comprend mieux pourquoi, pour ces quatre évangiles,
au lieu de citer à chaque fois le nom de l'auteur on emploie
la formule : "selon"...
Ce qui est intéressant à retenir, c'est qu'il n'existe,
du moins en l'état actuel de nos connaissances sur ce sujet,
aucun écrit rédigé par un témoin oculaire
de la vie de Jésus, que les Evangiles ne sont en fait, qu'une
compilation d'informations concernant la vie publique de Jésus,
et que ces informations émanaient, et de traditions orales,
et d'écrits disparus aujourd'hui ! Lesquels "écrits
disparus" étaient des intermédiaires entre la
tradition orale et les écrits définitifs.
Mais pourquoi ont-ils disparu ?
Et, qui les a fait
disparaître
?
Ne serait-ce pas ceux déjà cités plus haut,
en particulier l'Empereur Romain, Constantin 1er le Grand... ceux-là mêmes
qui veulent à tout prix faire croire que ces évangiles
sont une transmission fidèle de la vie et des paroles de
Jésus... et bien évidemment le Vatican ?
Tout le
monde est en droit... au minimum, de se poser
la question ?
Les soi-disant
textes initiaux, auxquels les sophistes-théologiens
font souvent allusion, n'ont jamais existé !!
Ce sont des
copies datant du IVème au Xème siècle de notre ère.
Le nombre des copies de versions antérieures est d'environ
1 500, mais il n'y a pas de concordance entre elles. On a pu identifier
80 000 variantes, et il n'y a pas une seule page dans ces soi-disant
textes initiaux qui ne soit aujourd'hui l'objet de contradictions.
De copie en copie ces textes se sont trouvés transformés,
modifiés, manipulés et adaptés pour correspondre "aux
besoins", pour reprendre les mots de TOB. Ils sont pleins
d'erreurs et de tromperies - on en dénombre plusieurs centaines
de milliers - qui sont aisées à repérer,
et qui sont connues.
Le recueil le plus important de ces "erreurs" est
le "Codex
Sinaiticus" qui, tout comme le "Codex
Vaticanus",
date du IVème siècle : il a été découvert
en 1844 dans une bibliothèque du couvent
de Sainte-Catherine dans le Sinaï ; il
ne contient pas moins de 16
000 corrections manuelles attribuées, en tout, à sept
copieurs-traducteurs différents. Certains
passages ont même été,
au fil du temps, changés trois fois
pour être en fin
de compte, remplacés par des textes
complètement
différents. Mr. Friedrich Delitzsch,
auteur d'un dictionnaire d'ancien hébreu,
et éminent spécialiste de
la Bible a détecté plus de 3
000 erreurs graves dans ce texte qui appartient
cependant au canon
de l'Eglise
Catholique.
Normalement quand on parle d'un "texte initial", ceci
suppose d'abord l'existence d'un texte, évidemment, un "document
initial", mais encore faut-il, pour qu'il soit vraiment "initial" qu'il
s'agisse bien d'une première version et qu'elle puisse être
garantie "authentique", que son origine soit claire et
incontestable. Eh bien, en l'occurrence dans aucun de ces quatre
Evangiles il n'y a le moindre texte, même partiel, pouvant
répondre à pareille définition !
De ce fait on comprend très bien Jean Schorer, recteur de
la Cathédrale Saint-Pïerre à Genève -
son propos est assez percutant, jugez en plutôt - il dit
ceci : « la thèse que le Nouveau Testament est inspiré par "Dieu" dans
son intégralité est tout simplement injustifiable ».
Tous ceux qui sont de véritables athées
- ceux pour qui "Dieu" n'est qu'une
invention des hommes - partageront bien évidemment
son avis, cela va de soi.
Mais revenons aux falsifications, à ce sujet
Robert Kehl de l'université de Zurich écrit ceci
: « il
apparaît souvent qu'un passage est
corrigé par quelqu'un,
et puis après encore une fois par
un autre copieur, traducteur, afin de recevoir
un tout autre sens, et ceci en fonction
des concepts
dogmatiques d'une telle ou telle école
théologique
qui doivent être pris en compte.
Tout ceci a fait des textes un cafouillage
terrible et les a déformés ».
La majorité des chrétiens sont des ignorants : les
gens qui forment cette majorité pensent que la Bible telle
qu'elle est aujourd'hui a toujours existé et que, depuis
le début de son existence, elle a toujours eu la forme sous
laquelle ils la connaissent maintenant, ils pensent que "leur" Bible,
comprenant l'Ancien et le Nouveau Testament,
a toujours eu les textes qui la compose
aujourd'hui.
Ils sont ignorants pour commencer, du simple
fait que pendant deux siècles les
premiers chrétiens n'avaient pas
d'écrits
du tout, hormis l'Ancien Testament, rédigé avant
la naissance de Jésus-Christ ; d'ailleurs, à cette
période-là la
version canonique actuelle de l'Ancien
Testament n'avait encore été,
ni choisie ni arrêtée par
les stratèges du
Vatican, ou du moins leurs prédécesseurs...
pour ne pas commettre d'anachronisme.
Ils ignorent aussi, sûrement, que se sont déroulés
au cours des siècles, entre les diverses écoles et
les divers courants de la pensée chrétienne des combats,
des querelles, des guerres, des confrontations... voire des meurtres
de personnalités - un exemple assez proche de nous : l'assassinat,
plus que probable, du Pape Jean-Paul
1er en 1978, après
seulement 34 jours d'un pontificat qui s'avérait devoir être
(peut-être : on peut toujours rêver !) réformateur,
au point de bousculer de déplorables habitudes ("maffieuses",
entre autres, mais "intellectuelles" aussi, telle la
condamnation de la contraception), toutes habitudes très
profitables certes aux intérêts de certains prélats,
mais épouvantables pour une foule
d'autres personnes.
Tous ces conflits avaient en effet pour
cause de sérieuses
divergences de vue sur les doctrines à appliquer et les
dogmes que la papauté entendait imposer au "peuple
chrétien"... et au monde, car telles ont toujours été les
dimensions de son ambition.
Cette majorité de chrétiens dont je parle, à l'évidence,
ils ignorent que c'est à cause
de ces violentes luttes intestines qu'est
née la nécessité d'établir
une base commune de doctrine. Et ils
ignorent aussi, j'ai tout lieu
de le supposer, que pour palier ces aléas
cette base a été construite
- mais 200 ans seulement après
la mort de Jésus et s'est établie
sur le socle de plusieurs compromis,
dont celui-ci : il faudra dire et faire
savoir partout que ces textes "sacrés" (les
fameuses "écritures saintes" !)
sont inspirés
par "Dieu", que ces textes
que nous entrons au canon de notre Eglise,
sont "la parole de Dieu" !
Bien sûr,
aux yeux de la "haute" hiérarchie
de cette Eglise, il allait de soi que
tous les autres textes (ou tous les textes
des autres, c'est au choix !) devraient
obligatoirement être
considérés par le monde
entier comme "nuls et
non avenus".
En toute justice comme par simple logique,
ceux qui ont déformé à un
point tel les Ecritures ne devraient plus avoir... et depuis bien
longtemps, le droit de faire de la théologie une science...
ni de proclamer qu'avec eux, avec leur Eglise Catholique, le Vatican
est seul détenteur de l'authentique "parole de Dieu",
ils devraient plutôt avoir honte de perpétuer une
organisation aussi mensongère.
Quand à leurs valets africains en soutane, qu'elles soient
noire ou rouge, eux qui se sont mis au service de cette Eglise
mafieuse, ils devraient avoir encore plus de honte, en pensant
qu'ils ont abjuré la religion de leurs ancêtres, une
religion honnête celle-là, et ont abandonné dans
le malheur tous leurs frères et sœurs Africain(e)s...
enfermé(e)s dans les griffes de cette Religion Romaine...
souvent même à l'insu de
leur propre conscience !
Comme on vient de le voir, il y a de
quoi se poser des questions sur le sérieux des informations transmises par "les
quatre évangiles". Non seulement il y a de nombreuses
différences entre les quatre, on pourra le constater plus
aisément en consultant "les Synoptiques", cette
version où les textes sont présentés sur quatre
colonnes adjacentes (une par évangéliste) pour permettre
une comparaison immédiate.
De nombreuses divergences concernent
certes des détails de grammaires et de vocabulaires, d'ordre
des mots, mais il y a aussi des divergences plus graves qui affectent
le sens de passages entiers, et il y en a une autre qui est aussi
d'importance : il est impossible de faire concorder les différents
tableaux de la généalogie de Jésus.
Il existe, en plus dans ces quatre évangiles, des faits
qui se contredisent d'un texte à l'autre, ce qui démontre
bien que ces textes ont été trafiqués abondamment
(... et séparément !), en vue de faciliter l'intégration
des quelques parcelles à chaque fois retenues pour devenir
canoniques, et même en réalisant ce travail-là,
l'Eglise n'a pas voulu - ou n'a pas pu - tenir compte de l'existence
de multiples erreurs : elle les a laissé en place ; on a
vu plus haut ce qu'en pensent les spécialistes intéressés
!
Mais de toutes façons, comment pouvait-elle venir à bout
de tous ces problèmes, avec des documents dont les textes
ont été tant de fois trafiqués
?
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