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Les pages rouges du Christianisme
Regardons de près ces pages rouges du Christianisme. D'ailleurs
on dit toujours "noires" lorsqu'il s'agit d'atrocités...
pourquoi ? Appelons-les plutôt pages "rouges",
pour se remémorer tout le "sang" versé et
penser au carton rouge des matches de foot, car il est vraiment
temps que l'Afrique sorte le carton rouge pour ce faux joueur,
ce mauvais joueur qu'est le christianisme et qu'elle lui demande
de quitter la pelouse de l'Afrique, son terrain de prédilection
et d'aller définitivement se doucher ailleurs.
Regardons-les donc ces pages rouges du Christianisme, période
par période, allons y chronologiquement, par étapes
successives, il y a tellement à découvrir.
Période 50-70
La religion chrétienne se répand. Et, tout de suite,
dès l'aube du Christianisme, l'intolérance religieuse
voit le jour : dès le début, les chrétiens
visent ouvertement à imposer une interdiction des cultes
polythéistes (le polythéisme, fort fréquent
aux époques précédentes c'est, rappelons le,
la croyance en l'existence de plusieurs dieux) ; les chrétiens
eux, insistent pour que soit reconnu de façon obligatoire
ce qu'ils affirment : il n'y a qu'un seul et unique Dieu, et bien évidemment
ce "seul Dieu" existant, c'est le leur. Ça commence
très fort !
An 312
Les chrétiens prennent le pouvoir au terme d'une guerre
civile, cette conquête est réalisée par l'empereur
romain Constantin 1er, dit "le Grand" : il se convertit
officiellement au christianisme et s'établit lui-même
comme étant le 1er "Monarque de droit divin"...
un titre qu'il inaugure de sa propre initiative mais qu'une multitude
de successeurs trouveront, après lui et tout autant que
lui, bien utile de s'attribuer à eux-mêmes !
Et déjà, dès ce premier "Monarque
de droit divin", la liberté de culte est abolie,
c'est fini, à partir de ce moment-là il ne
reste plus qu'à classer
cette précieuse liberté dans le catalogue des
agréables
souvenirs... du "bon vieux temps de jadis" ! Dès
lors, l'Athéisme, le Polythéisme et/ou toute
autre religion que le Christianisme deviennent objets de
persécution
; ainsi démarre en Europe une sorte de nouvelle peste
: la "persécution religieuse", mais cette épidémie-là ne
relève pas d'un quelconque virus, elle est l'œuvre
d'une alliance des nouveaux puissants installés à Rome
: "l'alliance du sabre et du goupillon" comme on
l'appellera un peu plus tard ! Car, au fil du temps - on
va le voir - cette déplorable
maladie s'étendra à la planète entière.
Et au moment où j'écris ces lignes, en "l'an
de grâce" 2004 de "l'ère chrétienne"..
A 911 ans après que Jésus ait quitté la
Terre en nous y laissant ce commandement nouveau : « aimez
vous les uns les autres ! » cette hargne envers "le
différent" sévit
encore un peu partout de par le monde et, malgré ses
ignobles et innombrables ravages, si l'on ne s'unit pas maintenant
pour
faire ce qu'il faut afin que cela change... définitivement,
on peut désespérer d'attendre la fin de cette
détestable
pandémie.
An 385
Arrive la nomination de Théophile, comme patriarche
d'Alexandrie (aujourd'hui ce "Théophile" est
devenu "Saint
Théophile", ça vous classe son homme ça
!). Et que fait donc de prestigieux ce patriarche Théophile
? Il commence aussitôt après sa nomination,
par entreprendre une destruction systématique de tous
les temples et sanctuaires non-chrétiens et ce, avec
l'appui de l'empereur romain Théodose.
Il détruit ainsi à Alexandrie les temples de
Mythriade et de Dyonisius. Ce qui, par ricochet, va entraîner
en 391, la destruction du temple de Sérapis et celle
de sa sublime bibliothèque, dont les pierres seront
utilisées -
pour que rien ne se perde, évidemment - mais, comme
par hasard ce sera... devinez ! Eh bien oui, vous avez trouvé :
au profit de la nouvelle religion unique, le christianisme.
An 389
Pour la première fois, un évêque dicte à un
empereur la politique qu'il entend lui faire suivre : l'évêque
de Callinicum sur L'Euphrate et sa congrégation avaient
détruit une synagogue et l'empereur avait alors donné l'ordre à cet évêque
de reconstruire l'édifice démoli ; dans ces circonstances
et, en pleine cathédrale, Ambroise évêque de
Milan (le futur "Saint Ambroise" ... vous vous en doutiez
déjà, je suppose), se lève et, s'adressant à l'empereur,
le somme d'annuler l'ordre de reconstruction qu'il avait donné à son
confrère de Callinicum sur L'Euphrate. L'Eglise prend ainsi
parti, dès ses débuts, pour les brûleurs de
synagogues, un parti qu'elle continuera à soutenir sans
faille jusqu'à son épanouissement le plus connu :
celui des annéesl940, années de l'holocauste, qui
virent l'Eglise et le nazisme unir leurs efforts en vue d'un anéantissement
du peuple juif... que ces deux horribles comparses souhaitaient
complet et définitif !
Début des années 390
L'empereur Théodose, chrétien très pieux,
fait progressivement interdire tous les cultes non chrétiens.
Peu à peu, tous les temples non chrétiens sont fermés à leur
propre culte et les processions "païennes" sont
interdites. Mais cette suppression de la liberté de religion
au profit exclusif du christianisme ne va pas sans heurt, elle
cause même parfois des émeutes, comme celles de 408 à Calama
en Numidie. A cette même époque débutent en
Germanie les premières exécutions d'hérétiques
: c'est le démarrage d'une "belle tradition",
hautement criminelle hélas, mais que l'Eglise, sans le moindre
scrupule, développera avec l'inquisition et perpétuera
jusqu'en 1826... avant que les bûchers ne soient remplacés
par une autre forme de meurtres !.
An 391
Une foule constituée de chrétiens guidés par
(le futur)"Saint Athanase" et (le futur)"Saint Théophile",
abat le temple et la grande statue de Sérapis à Alexandrie,
deux grands chefs d'œuvre de l'antiquité. La collection
de littérature du temple est également complètement
détruite.
An 412
Cyrille (devenu "Saint", un de plus... toujours choisi
en fonction de ses "vertueux mérites" !) est nommé évêque
d'Alexandrie et succède à son oncle Théophile.
Il surexcite les sentiments antisémites que déjà les
chrétiens de la ville ruminaient entre eux puis, à la
tête d'une foule de chrétiens, il incendie les synagogues
de cette grande cité et en fait fuir les juifs. Il encourage
ensuite les chrétiens à se saisir des biens que les
juifs ont dû laisser derrière eux.
An 415
Voyons le sort réservé à Hypathia [Hypatie
en langage francophone], elle sera la dernière grande mathématicienne
de l'école d'Alexandrie ; bien que son père, Théon
d'Alexandrie, fût également célèbre
comme mathématicien et astronome, elle ne put éviter
d'être tuée par une foule de moines chrétiens
dont l'excitation fut exacerbée par Cyrille, le patriarche
d'Alexandrie... et l'Eglise, évidemment, le canonisera plus
tard ! La motivation des assassins de cette brillante mathématicienne,
loin de justifier leur geste, nous l'explique cependant : Hypathia,
qui enseignait avec brio les sciences mathématiques, enseignait
aussi la philosophie du Néoplatonisme, dès lors il
apparaissait au clergé de l'époque qu'elle représentait
une menace pour la diffusion du christianisme. Le fait en plus
qu'elle soit une femme et de surcroît tout à la fois
jolie et charismatique, rendait son existence tout à fait
insupportable aux chrétiens. Au demeurant, son meurtre marquera
un tournant dans l'Histoire de l'Occident : après sa mort,
de nombreux chercheurs et philosophes quitteront Alexandrie pour
l'Inde et la Perse, et de ce fait, cette ville superbe autant que
célèbre, créée 7 siècles plus
tôt par le grand Empereur grec Alexandre cessera d'être
le principal centre d'enseignement et de science du monde antique.
Désormais, la science régressera en Occident, et
elle ne retrouvera un niveau comparable à celui qui était
le sien au temps de la splendeur d'Alexandrie... qu'à l'aube
de la révolution industrielle du XIXème siècle.
Les travaux de l'école d'Alexandrie concernant les mathématiques,
la physique et l'astronomie seront préservés, en
partie tout au moins, mais ils ne le seront que grâce aux
Arabes, aux Perses, aux Indiens et même aussi
aux Chinois.
A partir des conséquences du meurtre de cette scientifique,
l'Occident entier plongera inexorablement dans
un obscurantisme dû aux "précieux bienfaits" du
christianisme et il ne pourra commencer à sortir de
cette léthargie cadeau de l'Eglise Catholique - qu'après
plus d'un millénaire
de stagnation !
En revanche - et nous n'en serons plus étonnés -
en reconnaissance de ses actions efficaces en matière de
persécution de la communauté scientifique et des
Juifs d'Alexandrie et aussi, sans doute, pour le féliciter à titre
posthume de la destruction d'une civilisation vieille de 7 siècles,
Cyrille sera d'abord canonisé, nous l'avons dit, mais apparemment
la récompense n'était pas suffisante, vu la soi-disant "excellence" du
personnage (!), il sera donc à son tour, 14 siècles
plus tard, promu "Docteur de l'Eglise" par le Pape Léon
XIII, en 1882.
La vie d'un "Saint" est un modèle idéal
qu'il ne faut pas négliger de présenter à tout "bon
chrétien" n'est-ce pas ?
VIIème - XVème siècles
Nous sommes au "Moyen Age chrétien". Profitant
de la disparition des grandes bibliothèques romaines et
de l'absence quasi totale d'activité d'édition en
Europe, l'Eglise obtient un monopole de fait sur l'ensemble des écrits
et, par voie de conséquence, c'est le Pape seul qui règne
en Maître sur l'information. Le peuple est laissé volontairement
dans l'ignorance, on le décourage de lire la bible dans
le cas rarissime où, par inadvertance,
il pourrait en avoir en mains un exemplaire.
On aura encore, des siècles plus tard, en 1550 exactement,
la confirmation matérielle du danger que représente
pour l'Eglise la lecture de la Bible par le peuple, et ce, grâce
au document rédigé par le collège
des cardinaux pour le nouveau pape GUILLOIII
Peu à peu, l'Eglise catholique inflige ainsi à toute
la société l'obligation du respect
de sa griffe Catholique et Romaine.
L'inquisition... le célibat des prêtres... le caractère
obligatoire du mariage avant la moindre relation sexuelle... ce
ne sont là qu'institutions et modes de vie imposées
par l'Eglise aux populations de plusieurs époques consécutives.
Concernant le célibat auquel deviennent astreints prêtres
et moines, on
constate que cette nouvelle obligation intervient à un moment
où se multiplient les grandes propriétés foncières
de l'Eglise, notamment les Monastères et les Cathédrales,
c'est alors qu'au sommet de la hiérarchie, on prend conscience
que les problèmes d'héritage ne manqueraient pas
de naître... comme naissent déjà nombreux les
descendants des membres du clergé et que ces problèmes
occasionneraient de graves préjudices financiers à l'Eglise,
si son institution n'y mettait pas rapidement le holà,
afin qu'elle puisse garder pour elle seule tout
son patrimoine.
C'est aussi à cette époque que se développe
ce qui deviendra une des plus riches (!) traditions
chrétiennes
: le "brûler vifs" tous les opposants. Environ
1 million de "sorcières" seront ainsi brûlées
au cours du Moyen Age. Les villes rivalisent pour battre le record
du plus grand nombre de sorcières brûlées en
un an. La ville ayant gagné cette "honorable" (!)
compétition c'est Bamberg, en Bavière (siège épiscopal
et Cathédrale renommée pour ses sculptures). Elle
a "réussi" à brûler 600 sorcières
en un an.
Record non battu à ce jour... sous cette forme du moins,
mais amplement dépassé depuis par les "fours
crématoires" du Nazisme des années 1940, installés
en Pologne, en Allemagne... avec pour certains des aides financières
et techniques provenant parfois d'industriels américains.
Eh oui, l'Eglise reste toujours contre la Science,
pas de changement, mais quand même c'est bien connu : "on arrête
pas le progrès"... pour autant qu'on ose être
assez cynique pour appeler "progrès" le remplacement
des bûchers par des fours crématoires... qui brûlent
quelques milliers de personnes innocentes en
une seule fois, au lieu de quelques dizaines
(seulement !).
Et, malgré leur féconde amitié avec les partis
fascistes, nazis et similaires, nombre de membres de la hiérarchie
ecclésiastique au Vatican doivent quand même être
nostalgiques aujourd'hui de cette époque où l'Eglise
tenait en main plus fermement encore que maintenant, la vie de
la société, avec ses alliés privilégiés
nommés, au fil du temps... Constantin 1er, Charlemagne,
Léopold II, Franco, Hitler, Mobutu et tant d'autres brutes
sanguinaires... si souvent vénérées par les
foules hélas, de quelques couleurs de
peau qu'elles soient !
An 804
Le voici justement rappelé dans "notre liste rouge" cet
empereur chrétien Charlemagne, dont la Statue équestre
monumentale trône seule et fière sur une vaste Place
en plein Centre du vieux Paris, juste devant l'entrée principale
de la Cathédrale "Notre-Dame". Sa fierté à lui,
il l'a conquise (... au yeux de l'Eglise pour le moins !) en convertissant
bon nombre de Saxons avec un procédé très
simple : le choix pour chacun de se transformer en catholique ou
d'avoir la tête tranchée ! Et effectivement plusieurs
dizaines de milliers de têtes tombèrent... avec la "Sainte" bénédiction
du "Souverain Pontife" et de son Eglise, les prêtres
présents ne dédaignant pas de participer aux jeux
de l'Empereur.
XIème siècle
Schisme d'Orient. Le patriarche de Constantinople
prétend
qu'il faut utiliser du pain avec levain pour l'Eucharistie. Le
Pape, évêque de Rome, affirme qu'il faut du pain sans
levain. Sur cette question d'une importance capitale... comme on
peut s'en rendre compte, la chrétienté se scinde,
et les deux patriarches, de Rome et de Constantinople, s'excommunient
mutuellement. Ce schisme provoquera un nombre incalculable de morts
jusqu'aux années 1990 (exemple : les récentes guerres
civiles en Yougoslavie entre "Catholiques" et "Orthodoxes").
Et qui trinquent ? Ce sont toujours les mêmes : les "petits",
les "sans-grades" comme on dit dans l'armée
!
XIème - XIIème siècles
Face à la croissance de la population en Europe, l'Eglise
propose, pour le contrôle de la population mondiale, une
méthode "naturelle" et ô combien "efficace" :
les croisades. Le premier appel à la croisade est lancé en
1095. En 1099 Jérusalem est "libérée" :
l'ensemble de sa population - laquelle comprend essentiellement
des juifs et des musulmans - est passée par les armes ;
on peut effectivement dire, pour ceux-là, qu'ils sont "libérés" de
leurs soucis quotidiens (!) mais hélas, pas sans avoir pu échapper
une fois encore à leurs tout derniers tourments, car les
croisés ont bien soin de violer leurs femmes et leurs enfants
avant de les égorger ou de leurs ouvrir
le ventre.
Et dans ces grandioses opérations "pour le rayonnement
de la Foi"... chrétienne, bien sûr (et attention,
il est interdit d'en douter !) on découvre à nouveau
tous les services qu'ont pu rendre à leur église
les
personnes qui seront ultérieurement "sanctifiées" par
Rome : c'est le cas du Père Abbé "Bernard" qui,
lui-même en personne, prêchera la 2ème croisade.
Quel bel exemple d'amour chrétien de la part du fondateur
de l'abbaye de Clairvaux, celui qu'on connaît donc comme "Saint
Bernard" (et "Docteur de l'Eglise" lui aussi...
tant qu'à faire !).
An 1204
La 4ème croisade fait un détour par Constantinople
; à cette époque c'est la plus grande ville de la
Chrétienté. Mais les croisés sont tout à fait
capables de se faire entre chrétiens ce qu'ils sont habitués à faire
aux "païens" : Constantinople est mise à sac
dans une orgie de violences innommables. Comme on le voit, s'il
y a une chose qui se développe allègrement grâce à -
disons plutôt à cause de - "la Chrétienté",
c'est bien cette culture de la "Sainte" violence... "Sainte" :
on ne comprend pas bien ce que ça veut dire, mais "violence" ...
hélas tout le monde connaît
!
An 1208-1244
Croisade des albigeois : sur initiative
du pape Innocent III, une croisade
est lancée dans la région albigeoise contre
les Cathares (ou Albigeois) ; elle est conduite par Simon IV le
Fort, "Sire de Montfort". En 1209, des "hérétiques" ayant
réussi à se mêler à la population de
Béziers, ce sera l'occasion pour Simon de Montfort de transmettre
son nom à la postérité en même temps
qu'il transmettait à ses troupes l'ordre que le Pape lui-même
venait de lui signifier par la bouche de son légat : « Tuez
les tous, Dieu reconnaîtra les siens » (repris en exergue
de ce chapitre). Toute la population, hommes, femmes, enfants est
passée au fil de l'épée. C'est cher payé par
tant de victimes innocentes, pour offrir, à l'occasion d'un "bon
mot", une renommée à leur Seigneur et Maître...
un bien "triste Sire" au
demeurant !
An 1252
Fondation de la lugubrement célèbre "Inquisition".
Cette redoutable Institution, au
cours de sa longue histoire, aura "réussi" à brûler
plus de 1 million de personnes (!)
essentiellement : des juifs et des musulmans convertis au christianisme,
des hérétiques
et des "sorcières".
La dernière des "sorcières" à être
brûlée le sera en 1788.
Le dernier "hérétique",
lui, devra attendre son tour jusqu'en
1826. La "Sainte Inquisition" et
ses imitateurs protestants brûleront
aussi des médecins et des
scientifiques... lorsque l'occasion
s'en présentera.
L'Eglise ne reniera jamais "l'Inquisition" et garantira
la continuité historique de l'institution jusqu'à nos
jours ; elle se limitera à en modifier le nom... et encore,
il faudra attendre Pie X, en 1906, pour que le nom du "Saint
office de l'inquisition" soit raccourci en "Saint Office",
et 1965 pour que ledit office soit rebaptisé "Congrégation
pour la doctrine de la foi". Enfin, en 1997, le Pape ouvre
les archives du Saint Office et des historiens - soigneusement
triés sur le volet - sont autorisés à y
mener certaines recherches.
Les estimations du nombre total de
victimes de l'inquisition sont alors
fortement
revues à la hausse, le consensus tourne
aujourd'hui autour du million de personnes exécutées,
auxquelles il faut quand même ajouter d'innombrables personnes
torturées et/ou, dont les biens ont étés
saisis
1483
Tomâs de Torquemada, Inquisiteur de Castille, est nommé Inquisiteur
Général pour toute la Péninsule Ibérique.
Ce moine dominicain fait un ample
usage de la torture et de la
confiscation des biens
de ses
victimes.
Au delà de ces violences
physiques et financières on estime à 2 000 le nombre
de personnes brûlées
pendant son mandat.
1492
En Espagne le roi "Très Catholique" et la reine "Très
Catholique aussi... bien sûr - ces titres sont conférés
par le pape en personne ! - prennent, d'autorité, une décision
d'expulsion à l'encontre des juifs. En fait, il leur est
laissé le choix entre se convertir puis subir quand même
les foudres de l'inquisition (qui brûlera
nombre d'entre eux), ou alors quitter
l'Espagne. Plus de 160 000 juifs
quittent donc l'Espagne.
Malgré la cruauté effarante d'un tel "diktat"...
ou peut-être à cause
de cette cruauté (allez
savoir ?) la hiérarchie
catholique ne reste pas indifférente à cette
mesure, tant sans faut et même
bien au contraire : elle l'approuve
et le pape encourage les autres
souverains européens à s'inspirer
de l'exemple espagnol. En parfaite
concordance avec cette décision,
dans toute l'Europe, les évêques
se mobilisent pour pousser
leurs gouvernements respectifs à empêcher
l'entrée sur leur territoire
des juifs expulsés.
Les Juifs qui choisissent de
se convertir seront donc persécutés
par l'inquisition, comme l'ont décidé les "Souverains...
Très Catholiques" (mais bien peu sympathiques !) et
cela avec une détermination impressionnante ; en voici un
exemple : jusqu'au XVIIIème siècle, se pratiquera
le "Test du Lard" auprès des convertis juifs et
de leur descendants ; le test en question consiste en ceci : une
salade aux lardons est proposée au "converti",
si l'on constate qu'il a écarté les lardons en mangeant,
on le brûle comme "faux converti".
Pour les mêmes raisons et de la même façon,
la méthode sera appliquée aussi aux musulmans convertis
et à leurs descendants.
1499
C'est en cette année qu'eut lieu le plus grand "autodafé" que
l'Histoire ait eu à enregistrer : en un seul de ces horribles "autodafés",
l'inquisiteur Diego Rodrigues Lucero brûla vifs à Cordoue,
en Andalousie, pas moins de 107
juifs convertis au christianisme.
Quand on pense que "autodafé" est la traduction
des mots portugais "acte de foi" on en reste pantois...
abasourdi à se ressasser, face à une telle absurdité :
mais en quoi donc pouvaient bien avoir "foi" les pauvres
gens qui voyaient ainsi traitésleurs proches ? "Foi" en
l'existence du prétendu "Dieu" des chrétiens
? "Foi" en "la divine bonté" de ce Dieu
au nom duquel on les brûlait ? Pouvaient-ils "croire" en
la "charité chrétienne" de leurs inquisiteurs
qui, délibérément, les dépossédaient
de leurs biens et de leur vie... dans des conditions aussi atroces
? Tout ça ne peut apparaître, au premier venu, au
plus "abruti" des "abrutis", que comme rien
d'autre qu'une "pure folie"... perpétrée
par des gens de la plus basse bassesse
humaine !
XVIème siècle
Le drame des castrats. L'Eglise
(institution) interdisant
aux femmes d'entrer dans
le chœur des églises
(bâtiments),
un problème tragique
se pose : ce serait une
torture pour les oreilles
des pieux prélats
du Christ, si on les privait
d'entendre des voix hautes
si importantes dans les
chœurs
pour louer l'amour de Dieu
- à l'époque,
ces jolies voix ont sans
doute été demandées
au Pape par Dieu en personne
! - Quoi qu'il en soit,
une solution sera trouvée
pour résoudre
ce "grave problème"...
une solution barbare... ça
ne fera jamais qu'une de
plus : on privera d'un
organe sexuel des jeunes
garçons dont la
voix aura été reconnue
comme belle avant qu'elle
ne mue.
Ainsi les chœurs de la Sainte Eglise Catholique et Romaine
ne manqueront jamais ni de soprani ni de contraltos. On suppose
que, de là-haut où ils l'ont placé, ce Dieu
d'amour inventé par les Chrétiens doit être
très satisfait !
Ces castrations barbares
ne cesseront qu'en 1878,
sur ordre
du Pape
Léon XIII. La pratique en restait encore très
répandue durant le XIXème siècle, au point
que Rossini, lorsqu'il compose sa "Petite messe solennelle" écrit...
tout naturellement, qu'il suffira, pour exécuter cette partition, "d'un
piano et d'une douzaine de chanteurs des 3 sexes, hommes, femmes
et castrats".
1503 -1513
Pontificat de Jules II,
Giuliano Délia Rovere. Même
si l'on peut mettre à son crédit le fait d'avoir
procuré du travail à certains artistes éminents
de son temps comme Michelangelo Buonarroti (Michel-Ange), ce pape
fut surtout un habile chef militaire ; il est même arrivé une
fois qu'il portât l'armure pendant une messe ; lorsqu'un
moine insolent lui fit remarquer que cet habit-là n'était
pas approprié. "Quand il s'agit de conquérir
des terres, Dieu ne regarde pas l'habit, mais la foi de son serviteur" lui
répondit-il ; ces quelques mots le firent entrer dans l'Histoire.
Son "Dieu" lui permit effectivement de conquérir...
pas sans l'aide de ses soudards quand même, Bologna, capitale
de la région italienne d'Emilie et, comme on peut s'en douter,
cette importante cité fut aussitôt mise à sac
de fond en comble.
1506
Pogrom de Lisbonne, capitale
du Portugal : 3 000
juifs tués
par de pieux catholiques.
1521
Inspiré, dira-t-il plus tard, par 1'"Esprit Saint" toujours
invisible aux yeux du commun (!)...
mais qui n'avait apparemment rien d'autreà faire, un moine allemand, "protestant" contre les pouvoirs
du Pape, un certain "Martin Luther" traduit le "Nouveau
Testament" en quelques semaines.
L'événement pourrait sembler insignifiant. Il n'en
est rien, car il inaugure le plus grand schisme de la chrétienté :
dans les siècles qui suivront les chrétiens se massacreront
entre eux avec encore plus d'enthousiasme qu'ils n'ont massacré et
brûlé les non-chrétiens, les hérétiques,
les sorcières, les juifs
et musulmans convertis, et tutti
quanti.
1527
Sac de Rome : des
soldats protestants
massacrent
la totalité de
la population de Rome, soit environ 40 000 personnes et - les bonnes
vieilles habitudes des Chrétiens Catholiques étant
devenues aussi celles des Chrétiens Protestants - la ville
entière sera pillée
par leurs soins.
Le Pape doit son
salut à ses gardes suisses. Il s'enferme
avec eux à Castel Sant'Angelo pendant que la population
est massacrée. Lui-même et ses gardes sont seuls à s'en
tirer... au prix d'une grosse frayeur, quand même.
Les Suisses, eux,
y gagnent un débouché professionnel à l'étranger,
lequel se perpétue de nos
jours.
1553
Calvin, chef de
file d'une autre
branche
du Protestantisme,
condamne
les excès de l'Eglise Catholique... mais il fait décapiter
le libre penseur et médecin Michel Servet, celui-là même
qui avait découvert la circulation du sang - une pareille
découverte, tellement utile à l'humanité, ça
méritait forcément la mort aux yeux d'un chrétien,
qu'il soit Catholique ou Protestant - et de toutes façons,
ce ne sera jamais que l'un des 15 et quelques "hérétiques" que
le réformateur Calvin fera exécuter pendant sa dictature
sur Genève.
Calvin joue un
rôle très
actif dans l'arrestation,
puis la condamnation à mort
de Michel Servet.
Il échangea
d'abord une correspondance
avec lui, puis,
lorsque, fuyant
l'inquisition,
Servet arriva à Genève,
Calvin le fit
arrêter.
Calvin avait
dit à son
ami le réformateur
Farel que si
Michel Servet
devait venir à Genève,
il ne l'en laisserait
pas repartir
vivant. Il tient
donc sa promesse
en intervenant
personnellement à son
procès
et en y plaidant
pour qu'il fût
exécuté.
La seule clémence
qu'il voulût
bien concéder à Servet,
c'est qu'il fût
exécuté par
décapitation
plutôt
que par le bûcher.
1566 -1572
Années de Pontificat de Pie V. Devenu "Saint" par
la grâce d'un de ses successeurs, ce pape de l'Eglise catholique
s'était, de son vivant, vanté publiquement et à plusieurs
reprises d'avoir, pendant sa carrière d'inquisiteur général,
allumé de ses propres mains plus de 100 bûchers d'hérétiques
qu'il avait lui-même accusés, confondus et condamnés.
Ne craignant
aucun paradoxe,
il n'avait
pourtant pas
hésité à faire
publier, dès 1566, une nouvelle édition du catéchisme
officiel de l'Eglise, celui élaboré au concile de
Trente et dans lequel l'amour du prochain et la miséricorde
ont bien sûr une place importante.
1571
L'invention
de l'imprimerie
permettant à un nombre croissant
de personnes de s'informer, l'Eglise réagit en fondant l'Index
(Index Additus Librorum Prohibitorum) : cette institution édite
régulièrement une liste de livres dont la lecture
est interdite à tout chrétien catholique, sous peine
de "péché" dont la "confession" à un
prêtre est obligatoire, pour pouvoir être "pardonné".
On trouvera, dans cette liste en 1616, à titre d'exemple,
l'œuvre de Copernic décrivant le système héliocentrique.
La publication du dernier numéro
de l'Index n'interviendra qu'en
1961.
1547-1593 ¦ Guerres de religion
en France
Les sous-sectes
chrétiennes
se livrent
une guerre
civile
sans merci,
interrompue
par plusieurs
paix et
trêves
temporaires.
C'est pendant
l'une de
celles-ci
cependant
qu'a lieu
le massacre
de 20 000
protestants,
hommes,
femmes
et enfants,
en une
seule et
même
nuit (Nuit
de la Saint-Barthélémy,
1572).
De toutes
les tueries
dues à ces
innombrables
conflits
religieux,
ce massacre-là -
peut-être
parce que
le futur
roi Henri
IV, très
populaire
encore
aujourd'hui
dans l'esprit
des français,
a dû abjurer
le protestantisme
pour accéder
au trône
de France
- est pratiquement
le seul à être
resté dans
la mémoire
collective
de la plupart
de nos
contemporains,
comme le
symbole
de l'intolérance
religieuse...
les nombreux
autres
méfaits
dus à cette
intolérance-là semblent
avoir été bien
vite oubliés.
Il serait
pourtant
bien utile
pour la
salubrité de
la conscience
collective
qu'on se les remémore.
An 1600
Condamné pour "hérésie", Giordano
Bruno, à la fois "Père dominicain" et scientifique
renommé, fut brûlé vif à Rome, en place
publique. Il avait osé définir l'univers comme étant "infini" et,
plus grave encore, osé émettre l'hypothèse
qu'il puisse, peut-être, exister certaines formes de vie
hors de la Terre. C'en était trop pour l'Eglise. Au bout
de 8 ans de procès, au cours duquel des aveux lui furent
arrachés par la torture, il est condamné à mort
comme "hérétique obstiné et impénitent".
Son principal accusateur, le Cardinal Bellarmin, sera plus tard
canonisé et, en 1931, proclamé "Docteur de l'Eglise".
C'est fou à quel point est impressionnant le nombre de "Docteurs" que
cette Eglise s'offre... et pourtant
elle est visiblement encore atteinte
de graves
et nombreuses maladies !
An 1609
- Expulsion
des
Maures d'Espagne.
Après l'expulsion des juifs d'Espagne, l'inquisition s'ennuyait
un peu dans ce beau pays. Elle lance donc la chasse aux Morescos,
les arabes convertis au christianisme. Sont suspectés d'être
des faux convertis et exécutés, tous ceux qui refusent
de boire du vin ou de manger du porc, ou qui sont trop propres
: en effet, l'Islam, contrairement au christianisme, prescrit des
lavages périodiques du corps. La propreté n'a jamais été aussi
dangereuse qu'au XVIème siècle en Espagne ! Enfin,
en 1609, craignant sans doute d'avoir raté des "Faux
convertis", l'Inquisition obtient du roi l'expulsion des Morescos
vers l'Afrique du Nord. Le nombre d'expulsés
est mal connu : les estimations
varient entre 300 000 et 3 millions.
An
1633
Procès fait à Galilée. Pour s'être rallié au
système héliocentrique de Copernic et donc avoir
douté de la théorie géocentrique de Ptolémée
(qui, soit dit en passant, n'était pas chrétien !),
Galileo Galilei, dit Galilée est forcé par l'Inquisition à se
rétracter : on lui montre les instruments de torture qui
seraient employés si il insiste. Le procès de Galilée
ne sera réouvert pour révision que par le Pape Jean-Paul
II, et Galileo Galilei sera quand même réhabilité...
en
1992.
Ses œuvres avaient déjà été mises à l'index
en 1616, en même temps que celles de son Maître Copernic.
Il passera le reste de sa vie confiné dans sa villa (arrêts
domiciliaires). Ce n'est que sa réputation internationale
de scientifique qui lui permettra d'éviter des peines encore
plus sévères.
1618 à 1648
Guerre
de 30
ans. Les
très catholiques souverains Habsbourg
forcent à la conversion leurs sujets protestants de Bohème,
déclenchant la plus grande guerre que le continent européen
ait connu jusqu'alors. La population de l'Allemagne est réduite
de moitié. De nombreuses villes sont dévastées.
Des épidémies de peste déciment toute l'Europe
centrale, de la Lombardie à la
Prusse.
Il
s'agit bien
d'une guerre
de religion,
même si les églises
en lutte ont essayé par la suite de faire croire qu'il s'agissait
d'un conflit politique : la guerre est déclenchée à cause
d'un désaccord religieux ; et par la suite des rois étrangers,
comme Gustave II de Suède,
interviennent en fonction de leurs
convictions religieuses.
Le
cas de
Gustave II
de Suède est spécialement significatif
: il oblige ses soldats à chanter des cantiques chrétiens
chaque soir. Cela n'empêche pas ses guerriers d'être
aussi de redoutables pilleurs et l'armée suédoise
se verra conférer le titre de "Schrecken des Krieges" par
la population allemande ; cette dernière sait, d'expérience
hélas, comment se pratiquent les "pillages" :
une armée entre dans une ville, égorge les hommes
adultes, viole femmes et enfants avant d'égorger aussi tout
ou partie de ces derniers et de mettre le feu à la ville.
Or, les allemands ont encore plus peur des soldats suédois
que de ceux de l'armée des
Habsbourg.
2ème moitié du XVIIIème siècle
"
Affaire des réductions" au Paraguay. Le cas est particulièrement
intéressant, car ici les catholiques se massacrèrent
et s'excommunièrent entre eux. Les Jésuites - membres
de la Compagnie de Jésus, fondée en 1539 pour apporter à l'église
des "soldats de Dieu" - avaient établi au Paraguay
un petit empire privé, fait de "réductions",
c'est à dire de petits villages fortifiés dans la
forêt, où vivaient des indiens convertis au catholicisme.
Hélas, une correction de la frontière
porta plusieurs de ces
réductions dans le territoire portugais ; or le Portugal,
pays chrétien et catholique, perpétuait à l'époque
la tradition de l'esclavage, les portugais voulurent alors prendre
aux Jésuites leurs indiens
afin de les vendre comme esclaves.
Le
pape intervint,
excommunia les
Jésuites des "réductions".
Puis une armée, dont les canons et épées avaient été bénis
par les prêtres de service, attaqua les réductions,
massacra les Jésuites et prit les indiens comme esclaves.
Un Te Deum, l'habituel chant de remerciement à Dieu, fut
alors clamé bien fort au cours de la messe dite pour célébrer
la victoire... comme il se doit
!
Peu
après, en 1773, le pape Clément XIV interdira "la
Compagnie de Jésus", coupable à ses yeux d'être
trop intelligente et rationnelle - aujourd'hui encore, la Compagnie
ayant été rétablie par Pie VII, un prêtre
y entrant fait 13 années d'études après son
bac avant de devenir vraiment "Jésuite" -. En
fait, Clément XIV leurs reprochait surtout de n'avoir pas
servi assez loyalement la famille de Bourbon, famille des rois
de France et d'Espagne, monarques absolus et grands amis de l'Eglise
catholique... à laquelle ces familles régnantes furent
toujours très dévouées
!
An
1788
Dans
le canton
de Glaris,
en Suisse,
la dernière "sorcière" est
brûlée.
Mais
cette exécution n'est pas encore la dernière
de l'Inquisition qui continuera à brûler des "hérétiques" jusqu'en
1826.
An
1793
Kant,
professeur de
philosophie à Kônigsberg et "star" internationale
de la philo moderne depuis la publication de "Kritik der reinen
Vernunft" publie "Die Religion innerhalb der Grenzen
der bloBen Vernuft" ("La religion dans les limites de
la seule raison"), où il met les doctrines chrétiennes à l'épreuve
de la raison et du "kategorische Imperativ". C'en est
trop pour le pieux roi de Prusse. Poussé par des prélats
protestants, il intervient et Kant est forcé de se rétracter
publiquement sous peine de licenciement immédiat de son
poste à l'université de Kônigsberg.
Un à un, les autres professeurs de l'université doivent
signer, eux aussi sous peine de licenciement immédiat,
un document où ils s'engagent à ne
pas citer
dans leurs
enseignements des écrits de Kant
ayant trait à la religion. Comme dans le cas de
Galilée,
la renommée internationale de Kant le sauve de
conséquences
plus sévères. Kant songera à s'exiler,
mais en cette fin de siècle, il est peu de cieux
cléments
pour les penseurs qui osent critiquer... ne serait-ce
que quelques aspects de l'idéologie chrétienne
: il finira donc sa vie à Kônigsberg.
An
1826
Le
dernier "hérétique" est brûlé vif
par l'Inquisition en Espagne. Une riche tradition chrétienne
prend fin... c'est le cas de dire qu'elle s'éteint (...
elle qui n'aurait jamais dû s'allumer... ni allumer le moindre
bûcher humain que ce soit !). Et pourtant l'Eglise n'a pas
encore pleinement étan-ché sa soif de crimes : désormais,
agissant plus finement, elle aura recours à des moyens très
subtils pour tuer : elle interdira par exemple d'apporter assistance
aux femmes qui doivent avorter, elle sabotera la planification
familiale dans les pays pauvres, elle s'opposera, de tout son poids
(lourd, bien trop lourd !) à l'utilisation du préservatif
comme moyen d'endiguer l'épidémie de SIDA et cette
liste n'est pas exhaustive... malheureusement pour l'humanité !
An
1847
Guerre
du Sonderbund
: la
Suisse, à son tour, est déchirée
par une guerre de religion. Les cantons catholiques, dont les gouvernements
sont fortement influencés par des conseillers jésuites,
fondent une alliance militaire spéciale (Sonderbund). Dans
ce petit pays, divisés en de multiples "cantons",
certains sont à majorité catholique,
d'autres protestante.
La
nouvelle alliance
créée pour l'occasion réclame
que les cantons protestants soient annexés aux cantons catholiques
lorsque ces derniers sont situés dans des régions
majoritairement catholiques. Ils appellent les monarques catholiques
d'Autriche à leur aide, puis engagent les hostilités.
Seulement la victoire rapide des troupes fédérales,
qui elles sont protestantes, permet d'éviter une intervention
autrichienne, ce qui est heureux, car si cette intervention avait
eu lieu, elle aurait obligatoirement provoqué une extension
du conflit à l'échelle européenne.
Mais
les protestants,
emportés par leur élan, se
livrent pour leur part, dans les campagnes genevoises, à de
féroces "Chasses aux catholiques".
Les
jésuites, considérés comme responsables
de la guerre, sont alors expulsés de Suisse, et leur interdiction
d'implantation dans ce pays restera en vigueur jusqu'aux années
1970.
An
1848
La
population de
Rome se
révolte contre la dictature papale.
Le pape est chassé hors de chez lui. Mais il est réinstallé en
son pouvoir dès 1849 par l'action des troupes françaises,
dépêchées sur place par Louis-Napoléon
Bonaparte, président de la IIème République
française. Les opposants sont alors fusillés et l'Etat
de l'Eglise redevient une monarchie absolue dont le souverain est
le pape. Ainsi, "rois Très Catholiques" ou "Présidents
de la République"... très républicains,
on voit que pour les dirigeants français, quelle que soit
l'époque, c'est toujours le même combat : choisir
la Papauté c'est primordial ! Dès lors, on comprend
mieux pourquoi les papes - y compris le "Jean-Paul II" qui
se traîne actuellement au Vatican - se délectent,
autant que leurs onctueux visiteurs, à penser et répéter
que la France est "la fille aînée de l'Eglise" !
An
1871
Le
pape décide que sera "excommuniée" toute
personne qui participera à une quelconque élection
de l'état italien, car celui-ci est défini comme étant "diabolique" ...
vu qu'il avait osé priver les papes de leur état
séculier, certainement un "péché impardonnable",
même s'il était "confessé" !
Cette
sentence d'excommunication
automatique n'empêchera
pas le pape de bénir, quelques années plus tard,
le "Partito popolare", un parti d'inspiration catholique,
d'ailleurs nouvellement fondé par un prêtre.
1918 à 1945
Les
années de la compromission. L'Eglise soutient activement
la montée des totalitarismes
en Europe. En Autriche, son soutien
pour
F Austro-fascisme
est total.
Dans
ce milieu-là, durant les années précédant
l'arrivée d'Hitler au pouvoir, les membres de la
hiérarchie
catholique ne restaient pas inactifs, en voici trois exemples
:
A
partir de
1928-29 le
prêtre autrichien Innitzer, signe
publiquement la demande de rattachement de l'Autriche à l'Allemagne
(la future "Anschluus") et entreprend, dans
tout le pays, une série de prêches
en faveur de cette alliance Autriche fasciste
- Allemagne nazie.
Il
est rapidement
remarqué par Mgr. Pacelli, le futur Pie
XII, à cette époque Nonce en Allemagne du Pape Pie
XL Sous la protection de Pacelli, Innitzer franchit rapidement
toutes les étapes de la hiérarchie : dès 1932
il est nommé "Archevêque de Vienne" puis
fait "Cardinal" en 1933, alors qu'en cette année-là,
de par le monde entier, 7 personnalités seulement seront élevés à ce
rang suprême, bien que 18
postes soient vacants.
La
même année 1932 un autre prêtre était
remarqué : Mgr. GROËBER, nommé "Archevêque
de Fribourg". Celui-là, à peine nommé évêque,
devient, dès 1933, "Membre promoteur de la S.S." et
il paye ses cotisations à ces "Sections Spéciales" de
Hitler.
Soutenant
dans ses
nombreux écrits la "Solution finale" il
sera vite surnommé "l'évêque brun".
En 1935, l'une de ses publications l'établit comme "Champion
du sang et de la race" et le 30 janvier 1939 il parlera dans
sa "lettre pastorale" des ...« Juifs assassins
de Jésus, toujours animés d'une inexpiable "haine
meurtrière" »
De
cette longue
liste je
choisirai comme
troisième le nommé HUDAL,
un protégé du premier cité, Innitzer. Hudal, à l'époque était,
depuis 1923, Recteur à Rome, de l'Eglise nationale d'Autriche
et d'Allemagne ; il sera ultérieurement reconnu comme ayant, à partir
de 1944, "exfiltré" plusieurs nazis grâce
aux filières vaticanes, mais en mai 1933, il se distinguait
déjà en déclarant dans son église,
devant un parterre de diplomates et de dignitaires nazis, ceci
: « Tous les Catholiques allemands vivant à l'étranger
saluent l'avènement du Nouveau Reich, dont la philosophie
s'accorde tant aux valeurs nationales qu'aux valeurs chrétiennes ».
Ç
a avait au moins le mérite de la franchise (!) mais pour
nous ça n'est jamais qu'une confirmation de plus de cette "Sainte
alliance"... de l'horreur
du nazisme avec l'hypocrisie du
Vatican
!
En
Italie, l'Eglise
signe avec
le régime fasciste un concordat
qui fait du catholicisme la religion d'état : les italiens
peuvent à nouveau voter sans être excommuniés...
dommage que cela serve peu en période
de dictature
! L'Eglise
sacrifie en
grande partie
ses propres
associations
: toutes, sauf
l'Action
Catholique,
doivent
intégrer des
organisations fascistes. Le Vatican promet à Mussolini
de faire en sorte que l'Action
Catholique ne se laisse pas tenter
par des actions antifascistes.
En
1929, Mussolini
ayant signé avec Pie XI le concordat
dit "Patti Lateranensi", il est qualifié par ce
pape d'homme de la providence ("Uomo délia provvidenza").
En 1932, l'Action Catholique ayant été remise au
pas par la hiérarchie ecclésiastique, conformément
aux vœux du dictateur, ce dernier reçoit des mains
du Pape l'Ordre de "l'éperon d'or",
qui est la plus haute distinction
que l'Etat du Vatican accorde.
En
Allemagne, en
janvier 1933,
le "Zentrum", parti catholique,
dont le leader est un prélat catholique (Pràlat Kaas),
vote les pleins pouvoirs à Hitler. Ce dernier peut ainsi
atteindre au Reichstag la majorité des 2/3, nécessaire
pour suspendre les droits garantis par la constitution. Avec une
charité toute chrétienne, le bon prélat accepte
aussi de fermer un œil sur les détails procéduriers
discutables des nazis, comme l'arrestation des députés
communistes avant le vote, etc.
Puis
l'Eglise commence à négocier un nouveau concordat
avec l'Allemagne : dans ce cadre, elle "sacrifie" le
Zentrum, alors seul parti significatif que les nazis n'avaient
pas interdit - ce qui s'expliquait aisément : ce parti catholique
les avait beaucoup aidés pour arriver au pouvoir -. Cependant,
le 5 juillet 1933, le Zentrum se détruit lui-même
: il s'autodissout sur demande de la hiérarchie catholique,
laissant le champ libre au NSDAP (le parti de Hitler), désormais
seul et unique parti du pays, un outil idéal pour manipuler
une population. Cet outil, du genre de ceux recherchés
de tous temps par les dictateurs
de tous poils... est ici offert
par l'Eglise catholique au nouveau
chancelier
du pour lui permettre de se transformer
en Fiihrer.
Hitler,
de toutes
façons, se proclamait déjà catholique
dans "Mein Kampf', l'ouvrage dans lequel il annonçait
son programme politique. Il y affirmait aussi qu'il était
convaincu d'être un "instrument de Dieu".
De nos jours encore, beaucoup de personnes voudraient
faire admettre que
l'Eglise catholique n'avait pas, à cette époque,
la possibilité de résister à la
pression imposée
par Hitler. La preuve qu'elle ne tenait certainement
pas à s'opposer à ce
monstre naissant, c'est que l'Eglise
catholique qui a mis - et souvent
pour des raisons plus que futiles
- tant d'œuvres sur sa liste des livres prohibés,
n'a jamais songé à mettre "Mein
Kampf ' à l'Index,
même avant l'accession de
Hitler au pouvoir.
Il
faut croire
que le
programme antisémite du futur chancelier
n'avait rien pour déplaire à l'Eglise qui, dans le
passé, avait déjà tant de fois agi contre
les Juifs. Hitler, en retour, n'hésitera pas à lui
manifester sa reconnaissance en rendant obligatoire la prière à Jésus
dans l'école publique allemande, et en réintroduisant
la fameuse phrase "Gott mit uns" ("Dieu [est] avec
nous") sur les uniformes de l'armée
allemande.
En
Espagne, un
général tente un coup d'état
militaire, il échoue mais cette échauffourée
dégénère en guerre civile. Peu importe ce
qu'il en coûtera aux Espagnols, "Sa Sainteté" vaticane
décide de le soutenir, les prêtres et les évêques
béniront les canons de Franco, célébreront
en grande pompe des Te Deum pour ses victoires contre les forces
du gouvernement républicain... pourtant tout à fait
légitime celui-là !
Cette
guerre civile
durera 3
ans, elle
fera plus
d'un million
de morts
et Franco
ne s'embarrassera
pas des "lois de la guerre" :
il fera fusiller les prisonniers. Ensuite, s'érigeant en
dictateur - "éclairé"... sans nul doute
par son "directeur de conscience" - il imposera à l'Espagne,
sous sa botte et sous son joug, 30 années supplémentaires
d'obscurantisme catholique et de
malheur.
Au
cours de
la seconde
guerre mondiale,
le Vatican
sera au
courant des
exterminations
de
juifs perpétrées par les nazis.
Il nous sera dit après la guerre que le pape a hésité, à plusieurs
reprises, à lancer un appel public mais qu'il s'est finalement
abstenu de le faire, essentiellement par phobie du communisme,
pensant qu'une victoire russe serait "pire" qu'une victoire
allemande. Par contre en 1942, il pleurera sur les ruines de la
bonne ville de Rome sur laquelle tombent les bombes et il condamnera
avec véhémence ces bombardements des troupes qui
se sont alliées pour combattre le fascisme. Mais, bizarrement
il oubliera de mentionner que son allié politique à lui,
Mussolini, avait sollicité auprès d'Hitler "l'honneur
de participer aux bombardements sur Londres"... Mais il est
vrai que le pape n'habite pas Londres, il habite Rome, peut-être
ceci explique-t-il cela ?
An
1948
Le
pape déclare que toute personne qui voterait communiste,
ou qui aiderait ce parti de quelque manière que
ce soit, serait automatiquement "excommuniée".
La mesure divise des
familles, provoque des exclu
sions
socialement
intolérables pour beaucoup, contraint à la
clandestinité nombre de communistes de zones rurales.
Un reflet saisissant de ces contraintes prégnantes
subies par la société italienne de l'époque,
est très
justement présenté, amplifié par
la force de l'humour, dans les dialogues du film "Don
Camillo" où Fernandel,
qui joue le rôle du curé d'un petit village
de campagne, est confronté au maire communiste,
anticlérical bien
sûr, seul autre "notable" de
ce petit patelin !
Dans
les faits
(... les
vrais, ceux
de la
vie) les
curés
italiens s'empressèrent effectivement de traduire cette
décision, en pesant de toute leur autorité sur leurs
ouailles afin que tout le monde vote en faveur du grand parti anticommuniste
D.C. (Démocratie Chrétienne). Ce qui n'empêchera
pas ce régime D.C. de s'effondrer lamentablement, dans la
corruption généralisée, un peu plus tard,
au milieu des années 1990.
An
1961
Dernière édition de l'index (Index Additus Librorum
Prohibitorum) ; parmi les auteurs dont l'ensemble de l'œuvre
est interdite de lecture pour les catholiques, on peut trouver,
en autres : les écrivains français, Jean-Paul Sartre,
créateur des philosophies "existentialiste" puis "matérialiste" et
André Gide, chantre de toutes les libertés, celles
du corps et de l'esprit, ainsi que l'italien, technicien de la
philosophie et de la psychologie Alberto Pincherle Moravia, dit
Alberto, proposant ses solutions aux problèmes intellectuels
et sociaux de ses contemporains. Heureusement pour eux que les
bûchers de la "Sainte Inquisition" étaient
déjà éteints, quelques siècles plus
tôt, à coup sûr, ils auraient eu à y
goûter, eux aussi !
Années 1980
Certains
observateurs
avaient
eu l'espoir,
en 1978,
qu'en Jean-Paul
1er qui
venait d'être élu pape à la surprise
de tous et qui s'était précédemment
opposé en
tant qu'évêque de Venise, aux injonctions
dictatoriales (financières entre autres) de la
curie romaine précédente,
ils allaient enfin pouvoir connaître un pape
décidé à réformer
en profondeur le fonctionnement de cette Eglise Catholique
si décevante
par tant d'aspects et depuis si longtemps.
Il
est possible
que leur
espoir n'eût pas été vain,
mais en tout cas, il aura été bref : 34 jours
en tout, tel fut la durée du
Pontificat de Jean-Paul 1er
et
cependant,
durant
cette courte
période, il avait déjà trouvé l'occasion
de préciser à ses proches collaborateurs, le schéma
des réformes de grande importance qu'il entendait mettre
en œuvre incessamment (une révision des dogmes à la
lumière de la science, par exemple) ainsi que les différents
responsables du gouvernement de l'église à qui il
allait ôter les places qu'à son avis ces "éminences
importantes" occupaient à mauvais escient... et que
ses prédécesseurs n'avaient jusqu'alors jamais osé leurs
enjoindre de quitter.
Sa
fin subite
et brutale
reste
encore
inexpliquée à ce
jour, officiellement du moins et ce, par la volonté délibérée
des principaux responsables du Vatican qui étaient en vie
au moment où lui venait tout juste de mourir... dans des
conditions reconnues par plusieurs personnes de son entourage -
y compris un médecin du Vatican qui le traitait depuis 3
ans déjà - comme
absolument anormales.
Après sa mort ces "hauts dignitaires" de l'église
firent, pour cacher les circonstances de son trépas, tout
ce qui était en leur pouvoir, c'est à dire beaucoup
de choses, par exemple : son corps fut embaumé dans les
14 heures après son décès, alors que la loi
italienne interdit de commencer un embaumement moins de 24 heures
après la mort... D'après le recoupement d'informations
journalistiques, on peut même constater que les embaumeurs
avaient été convoquées par "quelqu'un
de la Curie" 45 minutes avant l'heure "officielle" à laquelle
on a trouvé le pape mort
dans son lit (!)
Cette
Curie
vaticane,
espérait bien en agissant ainsi obliger
l'état italien à se désintéresser des
conditions de la fin tragique de ce pape éclair ; d'ailleurs
au sommet du gouvernement de l'Etat du Vatican, on a toujours opposé aux
demandes officielles de la Justice italienne une fin de non recevoir
permanente... ladite Justice tenant à rechercher les causes
de la fin suspecte de ce pape, dont la mort s'est rapidement avérée être
très favorable aux intérêts de quelques "éminences" très
haut placées au sein du clergé catholique.
Seulement
voilà : l'Etat du Vatican est "souverain" -
depuis "les accords du Latran" conclus en 1929 entre
Pie XI et Mussolini, rappelons le -il peut donc se permettre de
n'avoir aucun compte à rendre à qui que ce soit... "ici-bas" selon
son langage ! Mais beaucoup d'êtres humains sont en droit
de trouver qu'il serait juste qu'un jour, il ait des comptes à rendre,
non pas à ce Dieu virtuel que les premiers chrétiens
ont inventé eux-mêmes, mais aux dieux (pluriels) qui, eux sont réellement
vivants... "là-haut"... d'où ils peuvent
voir ce qui se passe "ici-bas" !
Après cette période d'apparente libéralisation
et d'illusions vite déçues, le pape Jean-Paul II,
fervent admirateur des œuvres de l'Opus Dei, arrive à la
tête de la plus grande religion
du monde et renoue avec les traditions
les plus
terribles de sa redoutable Eglise.
Sa
condamnation
du
préservatif comme moyen d'endiguer la
lutte contre le Sida provoque un nombre de morts forcément énorme,
mais difficile à estimer. Il pratique une politique active
de sabotage des mesures de contrôle des naissances dans le
tiers monde ; mais là aussi, les conséquences d'une
action de ce genre sont pénibles à chiffrer, car
elles se mesurent en terme de famine, misère, manque de
soins médicaux, et ce, au niveau des continents les plus
pauvres de la Terre (Amérique
du Sud et Afrique).
Un
exemple
de
son action
dans un
autre
domaine,
toujours
bien
vivace
-
on l'a
dit -,
le domaine
de la
chasse
aux "hérétiques" :
il suspend "A Divinis" (pour le temps qu'il plaira à Dieu)
deux théologiens allemands qui avaient osé douter,
l'un de "l'infaillibilité papale", l'autre de "l'immaculée
conception" de Marie.
On
peut mesurer,
rien que
sur ce
dernier
exemple,
l'écart énorme
entre l'action (ou plutôt la "réaction")
de Jean-Paul II et l'ouverture d'esprit que laissait espérer
les propos de Jean-Paul Ier qui, du haut de la chaire d'une Grande église
de Rome disait en public : « il faudra bientôt, mes
sœurs, mes frères, que l'on revoit les dogmes de notre
Eglise, à la lumière de la Science d'aujourd'hui » C'est
vrai que peu de jours séparent ces paroles de ce qu'on appellera,
par prudence d'écriture... "son décès
prématuré" !
Années 1990 : Guerres de
religion en Yougoslavie
La
Yougoslavie était dans les années 80 du XXème
siècle une des terres favorites de vacances balnéaires
pour les européens. Les publicités yougoslaves de
l'époque vantaient le caractère multireligieux du
pays comme un argument touristique, car il est vrai que l'on peut
voir à Mostar et dans beaucoup d'autres charmants villages,
la mosquée et l'église d'un même coup d'œil.
Hélas, le pays s'est effondré dans une série
de guerres civiles que l'on se plaît à décrire
comme "ethniques" alors qu'il s'agit, en fait, de réelles
guerres
de religion.
Le
cas
de
la guerre
de Croatie
est
le
plus
flagrant.
Serbes
et
Croates
partagent
la même origine ethnique, et parlent la
même langue, le Serbo-Croate, que l'on appelle Croato-Serbe
quand il est écrit en caractères latins. Le plus
ironique est que le "Serbo-Croate" écrit en caractères "latins",
c'est à dire le "Croato-Serbe", est aujourd'hui
encore la langue officielle de l'armée Yougoslave, qui se
bat contre l'OTAN au Kosovo, après s'être battue contre
les Croates au début des années 90. Hélas
pour ces populations, la religion existe chez eux et elle sépare
Croates et Serbes : les "Croates" ont étés
christianisés par Rome, ils sont donc "Catholiques" ;
les Serbes, qui écrivent le Serbo-Croate en caractères
cyrilliques, ont étés christianisés par les
Byzantins, eux sont donc "Orthodoxes"... et les uns autant
que les autres s'accrochent à "leurs traditions".
Lorsque
Milosevic
commença à agiter le spectre de
la "Grande Serbie", la Croatie déclara son indépendance.
Aussitôt, le Vatican et la RPA, dont le chancelier de l'époque
se proclamait "iiberzeugter Katholik" (catholique convaincu)
reconnurent la Croatie catholique comme un état indépendant.
Dès lors, le Vatican dépêcha ses nonces dans
tout l'Occident pour obtenir la reconnaissance du nouvel état
catholique. Le pape multiplia appels, prières et messes
pour l'indépendance de la Croatie. Pendant ce temps, le
dictateur de la Croatie, ancien officier supérieur sous
le régime communiste et catholique très observant,
faisait licencier tous les fonctionnaires orthodoxes, c'est à dire
des "Serbes". Il choisit comme drapeau national l'ancienne
bannière des Oustachis qui, entre 40 et 44, avaient fait
un génocide d'environ 600 000 serbes. C'est ainsi que la
guerre civile fut enclenchée
!
Une
preuve
de
plus
du
parti
pris
de l'Eglise
Catholique
:
la guerre
une
fois
finie,
le
Pape
béatifiera le cardinal Stepinac,
celui-là même qui avait qualifié Ante Pale
vite, le dictateur Oustachi de 1940-44, de "Don de Dieu" pour
la Croatie et l'avait soutenu activement.
La
guerre
de
Yougoslavie
continue
ensuite
en
Bosnie,
où les
membres des trois groupes religieux (catholiques, orthodoxes, musulmans)
s'affrontent dans une série de combats triangulaires dont
les populations civiles sont évidemment
les principales victimes.
Les
guerres
de
Yougoslavie
sont
un cas
emblématique des
catastrophes provoquées par l'intolérance
qui est inhérente aux religions "révélées" :
des communautés religieuses s'affrontent, au XXème
siècle,
au nom de religions
qu'elles
ont
reçues aux hasards de l'expansion
de divers empires (Romain, Byzantin, Ottoman) au courant
du Moyen Age.
Il
est clair
que les
Religions "monothéistes" sont
un réel danger pour l'humanité, qu'elles sont véhicules
d'intolérance, d'incitation à la haine, aux guerres
et aux conflits. Le fait est facilement compréhensible :
chaque religion monothéiste revendiquera toujours que son
dieu à elle est le "bon" dieu, le seul "bon
Dieu" alors que pour chacune aussi, celui des autres est "mauvais",
qu'il n'est pas le "vrai" dieu et que dès lors,
tous ceux qui croient en ce "faux Dieu" sont "des
infidèles" et qu'il faut les combattre à tout
prix !
Alors
qu'en
fait,
la vérité se trouve dans un univers
où coexistent une pluralité de mondes, de planètes
habitées, et aussi des dieux "humains" (au pluriel)
qui nous ont créés à leur
image.
« Tuez-les tous, car Dieu saura reconnaître
les siens ! »
- ARNAUD AMALRIC (1150-1225) abbé de Citaux, légat
du Pape -
Lors de la prise de Béziers en 1209 (pour ne pas avoir à trier
les "bons chrétiens")
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