Dieu se sent bien seul
http://www.fairelejour.org/article.php3?id_article=1071
PAR SAMIR GHARBI POUR JEUNEAFRIQUE.COM dimanche 12 février
2006
Selon deux sondages réalisés dans soixante-cinq
pays par le très sérieux Institut Gallup International,
basé à Zurich (Suisse), le nombre des personnes
se réclamant d'une religion, quelle qu'elle soit, ou affirmant
croire en un dieu quelconque ne cesse de diminuer : elles étaient
87 % en 2000, et seulement 66 % en 2005.
Plus de cinquante mille
personnes ont été interrogées. Selon Gallup,
elles sont représentatives de l'opinion de 1,3 milliard
d'habitants. Mais l'institut ne fournit pas d'explication probante
du phénomène, se bornant à avancer que le
changement de millénaire aurait suscité une éphémère
poussée de ferveur religieuse...
La régression
est quasi générale. Le nombre de ceux qui se réclament
d'une religion est passé de 88 % à 60 % en Europe
occidentale, de 84 % à 65 % en Europe de l'Est, de 77
% à 50 % en Asie-Pacifique, de 91 % à 71 % en Amérique
du Nord et de 96 % à 82 % en Amérique du Sud. Il
n'y a qu'en Afrique où la situation n'a pratiquement pas évolué.
Ce continent reste le plus religieux, avec un taux de croyants
de 91 %, contre 1 % d'athées et 8 % de sans religion ou
de sans opinion. En Asie, qui, de ce point de vue, ferme la marche,
les chiffres sont respectivement de 50 %, 12 % et 38 %.
Les résultats par pays placent le Ghana en première
position mondiale (96 %), suivi par un autre pays africain, le
Nigeria (94 %). Le chef de file du camp des athées est
Hong Kong (54 %). Et celui des sans religion, la Thaïlande
(65 %), devant le Japon (59 %).
Le sondage 2005 fait apparaître un lien de cause à effet
entre le fait religieux et la situation socio-économique
des gens : plus le niveau d'éducation est élevé,
moins le phénomène religieux a de prise (voir infographie).
De même, le pourcentage des croyants baisse à mesure
que le revenu d'un pays augmente... Seule consolation pour les
prosélytes de tout acabit : le vieillissement s'accompagne
souvent d'un retour progressif à Dieu !
voir http://www.jeuneafrique.com
Commentaire FLJ : Alors que le sentiment religieux et l'idée
de "Dieu" reculent partout dans le monde, pourquoi
nos hommes politiques et les institutions européennes
continuent-ils de vouloir faire une place " privilégiée" aux
religions ?
Pourquoi se couche-t-on constamment devant les plus
agressifs, les plus haineux, les moins respectueux des libertés,
alors qu'il n'ont visiblement plus de soutien populaire (sauf
peut-être dans quelques pays, et encore ne faudrait-il
pas se fier aux images reçues qui ne montrent pas ceux
qui se taisent faute d'avoir le droit de parler) ?
Pourquoi vouloir
faire inscrire dans une constitution une référence
au christianisme ou à Dieu, alors que les Européens
s'en sentent de plus en plus éloignés ?
Pourquoi
vouloir soutenir la notion de blasphème, quand l'idée
de "dieu" est déjà floue et personnelle,
et que les sociétés se sécularisent ?
Ce
genre de sondage devrait faire réfléchir ceux qui
nous gouvernent : il serait peut-être temps de s'occuper
de ceux qui ne se sont pas fabriqué de dieu et qui veulent
le bonheur de tous les humains là, maintenant, et non
pas dans une hypothétique autre vie.
|